Grand, brun, pas ténébreux, le chef Damien Boudier a le rire facile et le débit mitraillette. Il fait partie des restaurateurs qui vivent leur métier avec passion, à fond !
Ce fils de commerçants (ses parents tenaient une charcuterie à Poitiers) a baigné tout petit dans un milieu culinaire et bon vivant. Après avoir roulé sa bosse en Australie, en Angleterre, dans les palaces et les restaurants gastronomiques, puis à Paris chez Bernard Loiseau, il ouvre son propre établissement : le Bissac. A deux pas de la Bourse, le restaurant est chic et chaleureux.
En cuisine, ses choix sont dictés par l’amour du produit et la saisonnalité. Il défend le terroir, se fournit chez des producteurs bio de la région parisienne, ses fromages sont affinés à Belleville… Pour lui, l’avenir est à un retour au maraîchage parisien. Si on lui avait confié la rénovation de la place de la République, il y aurait planté un verger pour nourrir les plus pauvres !
Restaurateur au grand cœur ? Pour Damien, la convivialité et la générosité sont inhérentes à son métier. Il sait ce qui le fait lever le matin… même si ces valeurs sont mises à mal depuis la crise sanitaire.
En mars dernier, il n’a pas pu rester confiné plus d’une semaine, très vite il a ouvert le restaurant pour proposer de la vente à emporter. Faire le marché, passer les commandes, faire la cuisine, le nettoyage, les comptes… Tout… tout seul. Pas facile de rester motivé. Mais pour Damien, il est important qu’un noyau dur de restaurateurs se mobilise pour sauver la profession, et il compte bien en faire partie !
Pas question de baisser la garde… côté solidarité non plus… en avril, il préparait des plateaux repas pour les infirmières de Viilejuif, en septembre, il cuisinait pour l’association Etoilés et Solidaires, qui lutte contre l’isolement des personnes âgées à travers l’organisation d’événements gastronomiques.
Depuis l’ouverture de son restaurant il y a six ans, Damien participe régulièrement à des actions de solidarité : avec le téléthon, l’Ordre de Malte, Le Rire Médecin…
Certaines causes font écho à sa propre vie, mais c’est aussi une évidence,« il est important d’aider, chacun à sa mesure », surtout en ces temps de crise.
Il veut être conscient de ce qui se passe autour de lui. Se confronter à la misère, « ça permet de recentrer le débat, moins s’apitoyer sur un mauvais chiffre d’affaire ».
Une belle leçon d’optimisme pour garder la tête hors de l’eau !
Le Bissac
10 rue de la Bourse 75002 Paris