En France, un tiers de la nourriture que nous produisons finit à la poubelle.
Il est urgent d’agir en amont contre le gaspillage alimentaire et en aval grâce à la valorisation.
A l’occasion de La Semaine Européenne de La Réduction des déchets, nous avons voulu mettre en valeur le travail de Moulinot, une entreprise solidaire et sociale qui monte qui monte…
C’est une idée simple, germée de la tête d’un homme, comme une petite pousse printanière ! Ancien restaurateur, de mère en fils, Stephan Martinez, dit aussi Monsieur Moulinot, a commencé il y a une dizaine d’années à trier ses biodéchets et à les composter dans la cave d’un restaurant parisien. Pour accélérer le processus, il utilise des Eisenia foetidia, plus communément appelelés lombrics, ou encore « Vers Moulinot ».
L’idée a fait son chemin, la pousse est devenue arbre, et depuis 2013, la start up a collecté et valorisé plus de 25 000 tonnes de restes alimentaires issus de la région parisienne.
Mais commençons par le commencement.
Au début est un déchet alimentaire. Celui d’un restaurant, d’une cantine scolaire, d’un marché… Ce déchet doit être ORGANIQUE, comprenez putrescible. Jusqu’à l’arrivée de Monsieur Moulinot, il était incinéré, donc polluant. Désormais, il est transformé en méthane ou en compost.
L’étincelle qui a mis le feu aux poudres, c’est le décret de 2016, selon lequel les entreprises produisant annuellement plus de 10 tonnes de déchets doivent les trier et les valoriser, sous peine d’une amende pouvant atteindre 75 000 euros !
Vous avez peut être déjà croisé ces camions rigolos, reconnaissables à leur couleur orange qui roulent au méthane, et qui sillonnent Paris et sa banlieue pour le ramassage. Au volant, une équipe de gars motivés. Certains d’entre eux ont bénéficié de la toute première formation de « Chauffeurs-Collecteurs de déchets alimentaires » proposée en interne. L’entreprise est estampillée sociale et solidaire et a obtenu l’agrément ESUS (Entreprise Solidaire d’Utilité Sociale) en proposant des parcours d’insertion et de qualification professionnelle.
Monsieur Moulinot a commencé seul son périple, mais aujourd’hui, il est entouré d’une solide équipe : chauffeurs, commerciaux, ingénieurs, formateurs, équipe dirigeante… Si on simplifie l’équation, valoriser 25 000 tonnes de déchets organiques a permis de créer 70 emplois !
Pour valoriser, deux solutions : la méthanisation ou le compostage. Moulinot propose les deux mon capitaine ! Dans une usine située à Stains, les camions déposent leur collecte dans la trémie de vidage ou dans le toploader. (Allez ! Un peu de jargon !) Elle passe ensuite par un désemballeur pour séparer la matière organique des intrus, puis sera stockée dans des cuves où elle sera chauffée à 70C° pour l’hygiénisation.
La matière ainsi préparée, peut être utilisée pour faire du méthane, donc réinjectée dans un réseau d’énergie. Ou bien envoyée sur la plateforme de compostage (située à Vert-Le-Grand), où affinée par les vers de terre, elle deviendra un compost de haute qualité prêt à être redistribué aux agriculteurs d’Ile de France.
Ainsi, la boucle est bouclée. Le cercle vertueux est formé. Ce qui est né de la terre retourne à la terre : l’entreprise innovante utilise un principe vieux comme le monde !
En 2024, la loi de la transition énergétique prévoit le tri à la source de l’intégralité des biodéchets.
La route est encore longue pour Moulinot!
Et la petite pousse, nourrie au compost, pourrait bien devenir forêt…
1 réflexion au sujet de « Les vers Moulinot, en lutte pour la valorisation des déchets alimentaires »
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