Portrait de Magalie Jost, femme entrepreneuse et engagée

En collaboration avec le collectif Translucide, Studio Mijote a participé à la refonte du site de Natali (Nature et Aliments) : une nouvelle boutique en ligne éco-conçue, plus épurée, à faible impact environnemental, plus rapide avec un hébergement 100% énergie renouvelable !

Natali commercialise des petits sachets de poudre magique qui permettent de cuisiner un entremet à la framboise en moins de temps qu’il ne faut pour le dire ! L’entreprise existe depuis plus de cent ans et s’est engagée au fil des générations sur la santé, le social, l’environnement.

Rencontre avec Magalie Jost, la belle-fille du petit-fils du créateur de Nature et Aliments (vous suivez toujours ?) aujourd’hui co-dirigeante de l’entreprise.

Bonjour Magalie, racontez-nous la genèse de Nature et Aliments.
C’est une entreprise familiale, créée en 1913 par Eugène Jost. Il a beaucoup voyagé… En Angleterre, où il découvre les blancs-mangers qui lui rappellent ceux que faisaient sa grand-mère bretonne. Au Japon aussi, où il re-découvre les algues et surtout l’agar-agar. Lui vient alors l’idée de proposer des desserts en poudre pour diversifier les desserts d’hiver.

Dans les années 60, les enfants Jost reprennent le flambeau…
Denise est responsable de production, tandis que son frère, Stéphane, se pose des questions sur l’impact social de l’entreprise. Il décide de travailler avec les jeunes des quartiers difficiles, reverse une partie du CA à un hôpital Camerounais… L’esprit de partage a toujours été dans l’ADN de l’entreprise, de manière différente selon les générations.

L’entreprise fait le choix du bio en 1978
Oui, mon beau-père s’est questionné sur l’impact de l’alimentation sur l’environnement et la santé, et il n’a pas voulu entrainer l’entreprise dans quelque chose qui ne correspondait pas à ses valeurs.

Qui sont les producteurs avec lesquels vous travaillez ?
Nous ne travaillons pas directement avec les producteurs (sauf pour le sel, qui vient de Guérande), car nos matières premières sont déjà en poudre : nous sommes les 3ème ou 4ème transformateurs de la chaîne. Mais nous travaillons en commerce équitable et avec l’association Biopartenaire. Nous sommes allés voir par exemple comment la canne à sucre que nous utilisons était cultivée : dans de petites exploitations, et la prime équitable permet de mettre en place des projets de développement avec les familles des producteurs. La certification AB vous assure une traçabilité en termes de non utilisation d’intrants chimiques, mais ne vous certifie pas un respect du droit social ou une transformation responsable.

Pourquoi vos produits se vendent-ils si bien ?
Nous proposons des produits pratiques (desserts ; potages instantanés, aides culinaires du quotidien), qui se préparent rapidement au bureau ou en randonnée. Les gens font eux-mêmes et savent ce qu’ils mangent. Les plats instantanés existent depuis longtemps… mais nous proposons des saveurs inédites : potages à l’ortie, aux épinards et spiruline, entremets à la bergamote…

Quand avez-vous repris l’entreprise ?
En 2009, mon beau-père a souhaité prendre sa retraite, il a demandé à ses 5 enfants s’ils voulaient prendre la suite, mais chacun avait pris un chemin différent. Je trouvais dommage que l’aventure familiale s’arrête, après trois générations. J’ai toujours aimé cette entreprise pour son militantisme et les notions d’inclusion, de plaisir, voire de passion, qu’elle véhiculait. Moi, j’étais ingénieure agronome, mais pas entrepreneure dans l’âme. Je me suis donc associée à Sybille Chapron qui est ingénieur en agro-alimentaire et responsable production dans l’entreprise depuis 2006.

Aujourd’hui, Nature et Aliments est en passe de devenir une entreprise à mission…
La crise sanitaire nous a poussés (direction et administrateurs familiaux) à s’interroger sur le rôle de l’entreprise, sur comment agir à notre niveau, à utiliser notre bénéfice autrement. Il n’est pas question d’être seulement dans une logique de rentabilité et de profit, il faut nous donner un cap et mettre en place des plans d’actions qui nous permettent de mieux maitriser et limiter nos impacts environnements et sociaux.

Aujourd’hui, quels sont vos engagements ?
Autour de notre usine à Rézé, nous avons 7000 m2 de terrain. Ce sont 7000 m2 de biodiversité classés refuge LPO : on participe au comptage des hérissons, on y accueille des ruches et allons mettre en place des recommandations de la LPO pour favoriser la biodiversité. Cela nous permet de sensibiliser l’équipe salariée et les consommateurs.
On fait aussi le tri des déchets organiques du réfectoire d’entreprise, collectés et compostés par « Les jardins Verts ».
Nous menons une politique de mécénat pour favoriser les soutiens à l’Agriculture Biologiques mais aussi aux associations telle qu’Inti énergies renouvelables ou Echappée belle. Sur 2021-2022, nous allons mettre en place le mécénat de compétences avec nos équipes pour sensibiliser les équipes au bénévolat.
Cette année, nous avons pris des parts sociales chez Enercoop (électricité verte) et à la Nef (finance éthique) pour permettre le financement de projets de production d’électricité verte en pays de la loire et le financement de projets sociaux et/ou environnementaux.
Nous nous engageons également pour l’inclusion des personnes porteuses de handicap. Depuis plus de 40 ans, nous travaillons avec des ESAT et lors de la construction de notre nouvelle usine, nous avons intégré des travailleurs de l’ESAT dans nos locaux et embauché une d’entre elle.

Et maintenant, vous avez un site éco-conçu !
Oui. Même si nos clients sont essentiellement des magasins bio, il est important pour nous d’avoir un lien direct avec les consommateurs via la boutique en ligne et nos portes ouvertes (9-10 juin 2021).
La boutique en ligne représente 1% de nos ventes et nous permet de présenter nos engagements et l’ensemble de nos 100 références. La pollution numérique, c’est important, il faut s’interroger sur notre impact : on ne peut pas prôner des valeurs et ne pas se poser des questions sur la partie numérique !

Si vous voulez en savoir plus sur Natali, écoutez ce reportage de Jet FM réalisé par Cécile Préfol

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