C’est l’histoire d’une brigade qui part à l’assaut du gaspillage alimentaire et des préjugés. La bataille est menée en douceur dans le centre commercial de Beaulieu sur l’Ile de Nantes, à L’Atelier, première pâtisserie anti-gaspi et solidaire de France. Ses missions :
– Lutter contre le gaspillage alimentaire en transformant les invendus d’un supermarché en délicieux cookies, muffins, gaufres et autres gourmandises.
– Intégrer une équipe de 12 travailleu-r-se-s en situation de handicap en milieu dit «ordinaire»-Sensibiliser un large public à ces nobles causes !
L’Atelier récupère sa matière première à quelques mètres de là, à l’hypermarché Carrefour. 500kgsont transformés chaque semaine par l’équipe de production dans le laboratoire mis à disposition par le supermarché. Le pain est broyé et sert de base à la plupart des recettes. Les fruits et légumes sont réduits en smoothies ou intégrés dans les crumbles et autres gâteaux. La deuxième moitié de l’équipe est en boutique, au contact des clients. «Nous avons fait le choix de nous installer dans un centre commercial pour sensibiliser un public non acquis d’avance. Le pari est réussi : les gens posent beaucoup de questions et ont une attitude positive et bienveillante »explique Katia la porte-parole de l’Atelier.
La boutique est pour l’instant éphémère, elle devrait fermer après les fêtes.On y éprouve les recettes,la rentabilité,mais aussi les réactions des uns et des autres, membres de l’équipe et clients. Si tout se passe bien, l’expérience devrait être reconduite, et généralisée à plus grande échelle.
La toute jeune Clara, 23 ans est à peine sortie de ses études. Après avoir obtenu un double CAP (Aide à la personne/entretien des locaux), et fait son service civique, elle est «enrôlée» dans la brigade. Titulaire du BAFA, elle est très à l’aise avec les gens et ne veut pas travailler en ESAT dans un milieu trop protégé. Elle aime faire partie d’une équipe, pour elle le contact est primordial.
Orienté vers l’Atelier par Passerelle pour l’emploi,Maxime, 28 ans,est nouveau dans l’équipe. C’est sa première expérience en milieu ordinaire. Il a travaillé presque 2 ans dans les vignes en ESAT, puis s’est retrouvé sans emploi. Il veut vaincre sa timidité, et se confronter à plusieurs expériences avant de choisir sa voie. Autonome pour la vie quotidienne, il fait ses courses, ses repas. Il n’avait jamais réfléchi à la question du gaspillage alimentaire mais depuis peu, il fait attention aux quantités qu’il achète et à ce qu’il jette.
Un handicap peut être physique, mental, psychique… Il est souvent invisible. A l’Atelier, les porteurs de handicap et les accompagnants affichent la même tenue, effectuent les mêmes taches, il n’y a pas de hiérarchie. C’est une manière de lutter contre la stigmatisation, de se placer dans une démarche inclusive, et de changer le regard sur le handicap. La brigade pourrait bien avoir remporté une bataille… on lui souhaite de gagner la guerre!